Culture : « J'ai le droit de revendiquer la retraite à 74 ans » - société bordelaise Euterpe Promotion vendue à Lagardère Live Entertainment

Il évoque « un choix naturel ». Après des années et des années, des jours et des nuits consacrés au monde du spectacle, Michel Goudard a décidé de – commencer à – tourner la page. « 45 ans de spectacles, de routes, des millions de spectateurs accueillis... j'ai le droit de revendiquer la retraite à 74 ans » sourit celui qui est désormais le vice-président de Euterpe Promotion. La société, que le natif de Limoges a fondé en 1977 est l'une des plus importantes dans son domaine avec plus de 300 spectacles produits chaque année dans le grand Sud-Ouest, aussi bien à Bordeaux qu'à Agen, Limoges, Bayonne, Pau ou encore Toulouse.

Rien ne change 

« Tant que je prends du plaisir et tant que je peux apporter quelque chose, je serais là, explique le producteur qui a plus qu’entamé cette période de transition. Quand ça ne m'amusera plus, évidemment que j'arrêterai. Faut savoir passer à autre chose ». 

Au fil du temps Michel Goudard a appris a connaître et côtoyer Jérôme Langlet. C'est à ce dernier, directeur de Lagardère Live Entertainment, que le néo-aquitain a décidé de vendre la totalité de ses parts. À la tête des Folies Bergère, du Bataclan, du Casino de Paris ou de l'Arena du Pays d'Aix, la filiale de Lagardère est aussi à la direction de l'Arkéa Arena, salle désirée depuis tant d'années par Michel Goudard. « C'est quelqu'un de très humain, proche du monde du spectacle, dit Goudard au sujet de Langlet. On n'a pas eu le moindre sujet conflictuel ». 

Des propositions ? Naturellement Michel Goudard en a reçu tant Euterpe brille depuis toutes ces années. Mais des recevables pour lui, que très peu. « Le monde du spectacle s’imagine que ce qu'il se passe en région n'est pas intéressant et que tout se passe à Paris et ils ont tort ». 

Côté organisation, « rien ne change » assure t-on. Les emplois sont gardés, le nom reste inchangé, et Box Office, le service de billetterie fondé par le limougeaud reste en place tout comme les boutiques (dont celle de la Galerie Bordelaise à Bordeaux) et les points de vente physique (y compris celui de Marmande à l'office de tourisme et celui de l'Agen Agora). 

« On continue le travail tel qu'il l'était » poursuit sereinement Michel Goudard, également à la tête d'Alhambra Productions, une structure indépendante avec laquelle il a notamment monté le festival des Fous Rires de Bordeaux, qui attire les foules durant une semaine au mois de mars avec près de 80 artistes invités. « Je suis en réflexion à ce sujet mais il n'est pas question d'arrêter. Peut être trouver une structuration différente mais ils continueront sur le même format ! ». La tenue de la huitième édition a d'ailleurs été confirmée. 

Alors que les concerts se sont enchainés au Matmut Atlantique avec Muse, Depeche Mode, Mylène Farmer et ce mardi The Weekend, la saison culturelle repartira de plus belle dès septembre avec, encore une fois, plusieurs centaines de spectacles à venir dans la saison. « On est là pour ça, distraire et faire découvrir » ponctue le producteur passionné